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- Catégorie : Produits & Industries
En cette période particulière due à la crise sanitaire, s'ajoute la difficulté pour nos brasseurs d'avoir à supporter une baisse d'activité. Cet article a vocation à synthétiser toutes les dispositions existantes vous permettant de supporter les conséquences du confinement. La loi n°2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19 implique aussi des mesures de soutien économique. Celui-ci pourra être actualisé par de nouvelles informations, y compris grâce à vos témoignages ou observations.
Il est fait appel au sens des responsabilités de chacun dans le recours à ces aides, essentiellement des facilités de paiement, afin que celles-ci bénéficient surtout aux entreprises qui en ont vraiment besoin.
Avant toute chose, il est important de veiller à disposer de la trésorerie nécessaire afin de pouvoir honorer chaque dépense lorsque son échéance et son montant sont connus. Dans le doute, il est recommandé de considérer la somme la plus élevée.
!!! Cette page concerne les mesures du 1er semestre 2020
- Les mesures fiscales (impôts, tva,...) (màj 17 avril 2020)
- Les mesures relatives aux cotisations sociales des travailleurs indépendants
- Les mesures relatives aux cotisations sociales des entreprises
- Le fonds de solidarité (màj 28 avril 2020)
- Report des loyers, factures d'eau et d'énergie
- Les mesures relatives aux échéances d'emprunt
- Mediation du crédit pour le rééchelonnement des credits bancaires
- Le chômage partiel
- Médiateur des entreprises en cas de conflit
- La commission des chefs de services financiers
- Accises et autres créances douanieres
- En cas de Surendettement (15 avril 2020)
- Calendrier détaillé des nouvelles échéances fiscales des entreprises (21 avril 2020)
- ou demander de l'aide en région (28 avril 2020)
AIDE EXCEPTIONNELLE A DESTINATION DE TOUS LES ARTISANTS ET COMMERCANTS
Depuis le 10 avril 2020, les réserves financières du régime complémentaires des indépendants (RCI) sont mobilisées à hauteur d'un milliard d'€ pour financer une aide exceptionnelle. Cette décision résulte d’une concertation menée avec les principales organisations d’employeurs membres du CPSTI (U2P, CPME, Medef).
Cette aide correspond au montant des cotisations de retraite complémentaire versées par les artisans et commerçants sur la base des revenus perçus en 2018 et peut s'élever jusqu'à 1250€. Cette aide sera automatiquement versée par les URSSSAF, sans nécessité de démarche par les travailleurs indépendants concernés. Toutefois, la CPME précise que le versement de la prime est conditionné au fait d'être en activité au 15 mars 2020 et immatriculé avant le 1er janvier 2020.
A noter que cette aide est exonérée d'impôt sur le revenu et de cotisations et contributions sociales. ( Communiqué de presse )
LES MESURES FISCALES
Report possible des impôts directs
Dépôt des liasses fiscales : reports officiels
Bercy a officialisé l'octroi d'un délai supplémentaire aux entreprises pour souscrire leur déclaration de résultat au titre de l'exercice clos le 31 décembre 2019.
En temps ordinaire, la déclaration de résultat au titre de l'exercice clos le 31 décembre 2019 est à souscrire au plus tard le 20 mai. Exceptionnellement, les sociétés ont désormais jusqu'au 31 mai 2020 pour le faire, que ce soit des liasses fiscales EDI ou EFI.
Cette mesure s'applique aux résultats soumis à :
- l'impôt sur les sociétés et aux revenus catégoriels (déclarations n°s 2065, 2031, 2035 et 2139 et leurs annexes)
- Déclaration de résultat n° 2072 des sociétés civiles immobilières non soumises à l’IS. Parmi ces annexes, figure notamment le tableau de détermination de la valeur ajoutée. En revanche, la déclaration n° 1330-CVAE elle-même n'est pas directement concernée par le report.
- Formulaires de crédits d’impôts.
La Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) accorde sans justification nécessaire des délais de paiement pour les impôts directs : acomptes d'impôt sur les sociétés (IS), taxe sur les salaires et acomptes de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et de Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Un report de paiement est accordé pour une durée de 3 mois sur simple demande adressée au Service des Impôts des Entreprises (SIE) (lien vers le modèle de demande à adresser au SIE).
Les professionnels ayant déjà réglé leur acompte d'IS peuvent demander son remboursement auprès du SIE compétent. Les personnes ayant opté pour la mensualisation de la CFE et/ou de la taxe foncière ont la possibilité de rompre le contrat de mensualisation et de reporter le paiement à l'échéance (15 décembre pour la CFE).
Attention, les demandes de report ne concernent pas les impôts indirects tels les droits d'accises et la TVA.
Les remises
Sur le même modèle servant à la demande de report, il est également possible de demander une remise des mêmes impôts directs (IS, CFE, taxe sur les salaires). Attention, la DGFiP ne l'accorde qu'en cas de difficultés caractérisées qu'un report de paiement ne suffit pas à surmonter.
Comme justification des difficultés rencontrés : la baisse du chiffre d'affaires entre 2019 et 2020, d'autres dettes à honorer et la dernière situation de trésorerie, par exemple …
Déclaration de TVA
Les déclarations de TVA et versements correspondants doivent être effectués aux échéances habituelles sous peine de s'exposer aux pénalités de retard et à la majoration de 5%.
Certaines entreprises peuvent rencontrer des difficultés pour établir une déclaration de TVA et procéder avec l'exactitude habituelle au paiement correspondant, du fait de leur incapacité à rassembler l'ensemble des pièces utiles. Eu égard au contexte actuel, il leur est permis, comme le prévoit le BOFiP BOI-TVA-DECLA-20-20-10-10-20150506, en période de congés, de réaliser une simple estimation du montant de TVA due au titre d'un mois et de verser le mois suivant un acompte correspondant à ce montant. Attention, la marge d'erreur tolérée est de 20%.
Par ailleurs, pour les seules entreprises qui ont connu une baisse de leur chiffre d'affaires liée à la crise du Covid-19, il leur est ouvert, à titre exceptionnel et pour la durée du confinement décidé par les autorités, la possibilité de verser un acompte forfaitaire de TVA comme suit :
• Déclaration d'avril au titre de mars :
Par défaut, un forfait à 80% du montant déclaré au titre de février ou, si elle a déjà recouru à un acompte le mois précédent, un forfait à 80% du montant déclaré au titre de janvier. En revanche, si l'activité est arrêtée depuis mi-mars (fermeture totale) ou en très forte baisse (estimée à 50% ou plus) : un forfait à 50% du montant déclaré au titre de février ou, si elle a déjà recouru à un acompte le mois précédent, un forfait à 50% du montant déclaré au titre de janvier.
• Déclaration de mai au titre d'avril :
Les modalités sont identiques au mois précédent si la période de confinement est prolongée et rend impossible une déclaration de régularisation à cette date.
• Lors de la déclaration de régularisation :
La régularisation de la TVA due sera en fonction des éléments réels tirés de l'activité sur l'ensemble des mois précédents réglés sous forme d'acomptes, avec imputation des acomptes versés.
Les acomptes versés devront être accompagnés d'une mention expresse « Acompte Covid-19 [mois] 2020 forfait [ %] de [mois de référence] ».
En revanche, il convient de rappeler que l'échéance des déclarations de TVA annuelles CA12 (RSI) et CA12A (RSA) et du paiement associé prévue au 5 mai 2020 n'est pas reportée, contrairement aux déclarations de résultats qui concernent des impôts directs (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés). En cas de difficulté à respecter cette échéance, les entreprises peuvent prendre l’attache de leur service gestionnaire pour examiner les difficultés rencontrées.
Remboursement accéléré des crédits de TVA et des crédits d'impôt
La DGFiP traite en accéléré les demandes de remboursement des crédits de TVA. En revanche, sans attendre le dépôt de la déclaration des résultats et de la liasse fiscale en mai, les entreprises peuvent demander un remboursement anticipé des crédits d'impôts sur les sociétés restituables en 2020. Ces demandes pourront notamment concerner les créances de crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) encore non imputées et le crédit d'impôt Recherche (CIR).
Pour cela, les entreprises sont invitées à se rendre sur leur espace professionnel sur impots.gouv.fr pour télédéclarer :
• la demande de remboursement de crédit d'impôt (formulaire n° 2573),
• la déclaration permettant de justifier du crédit d'impôt (déclaration n° 2069-RCI ou déclaration spécifique, sauf si celle-ci a déjà été déposée antérieurement),
• à défaut de déclaration de résultat, le relevé de solde d'impôt sur les sociétés (formulaire n° 2572) permettant de liquider l'impôt dû et de constater la créance restituable pour 2020.
L'impôt sur le revenu : report et ajustement du prélèvement à la source
Les travailleurs indépendants peuvent à tout moment moduler le taux et leurs acomptes de prélèvement à la source en fonction de leurs revenus estimés pour l'année.
Ils peuvent également reporter le règlement de leurs acomptes de prélèvements à la source relatifs à leurs revenus professionnels (BIC, BNC, BA, rémunérations de l'article 62). Il peut s'effectuer d'un mois sur l'autre jusqu'à 3 fois en cas d'acomptes mensuels et d'un trimestre sur l'autre pour les acomptes trimestriels.
Ces démarches peuvent être réalisées à partir de l'espace particulier sur impots.gouv.fr. Toute intervention avant le 22 du mois est prise en compte le mois suivant.
Pour information, le calendrier de la campagne de déclaration des revenus au titre de 2019 est le suivant :
• A partir du 20 avril 2020 jusqu'à la mi-mai : les contribuables n'ayant pas souscrit de déclaration par internet l'année dernière recevront les déclarations papier, en fonction du service postal. La date limite dépôt des déclarations papier est fixée au 12 juin 2020 à 23:59, cachet de la Poste faisant foi.
• Le service de déclaration en ligne ouvrira le 20 avril 2020. Ce dernier fermera le 4 juin 2020 à 23:59 pour les départements appartenant à la zone 1 (départements 01 à 19 et non résidents). Il fermera le 8 juin 2020 à 23:59 pour les départements appartenant à la zone 2 (départements 20 à 54). Enfin, le service de télé-déclaration fermera le 11 juin 2020 à 23:59 pour les départements de la zone 3 (départements 55 à 974/976).
LES MESURES RELATIVES AUX COTISATIONS SOCIALES DES TRAVAILLEURS INDEPENDANTS
Non-prélèvement des échéances
Les exploitants individuels (commerçants, artisans et professions libérales), les gérants majoritaires de SARL, les gérants associés uniques d'EURL sont concernés :
Les cotisations sociales des indépendants sont prélevées mensuellement le 5 ou 20 de chaque mois en fonction de l'option choisie. Il est possible d'opter pour un prélèvement trimestriel.
Le prélèvement en mars, pour les indépendants ayant opté pour cette date a déjà été reporté.
L'ACOSS (agence centrale des organismes de sécurité sociale) a annoncé que l'échéance de cotisations sociales pour les travailleurs non-salariés ne serait pas prélevée le 5 avril 2020. Cette dernière sera rattrapée par un lissage sur les échéances de mai à décembre 2020.
Les autres mesures d'accompagnement
L'ACOSS propose les mesures suivantes :
• des demandes de délais de paiement, même par anticipation, sans majoration ni pénalité de retard
• la réévaluation du revenu professionnel annuel sans attendre la déclaration afin de bénéficier d'un ajustement de l'échéancier des cotisations sociales.
En cas de grandes difficultés, les indépendants peuvent également saisir le CPSTI (conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants) pour solliciter la prise en charge partielle ou totale des cotisations sociales ou l'attribution d'une aide financière exceptionnelle.
Les artisans commerçants peuvent réaliser leurs démarches :
• Par internet sur secu-independants.fr, Mon compte pour une demande de délai ou de revenu estimé
• Par courriel : en choisissant l'objet « Vos cotisations », motif « Difficultés de paiement »
• Par téléphone au 3698 (service gratuit + prix appel)
Les professions libérales peuvent également réaliser leurs démarches :
• Par internet, se connecter à l'espace en ligne et adresser un message via la rubrique « Une formalité déclarative » > « Déclarer une situation exceptionnelle ».
• Par téléphone, contacter l'Urssaf au 3957 (0,12€ / min + prix appel) ou au 0806 804 209 (service gratuit + prix appel) pour les praticiens et auxiliaires médicaux.
LES MESURES RELATIVES AUX COTISATIONS SOCIALES DES ENTREPRISES
Les entreprises ont la possibilité de reporter le paiement des cotisations sociales salariales et patronales. La date de paiement pourra être reportée jusqu'à 3 mois sans pénalités. Pour l'échéance du 5 avril (entreprises de 50 salariés et plus), les mêmes possibilités de report sont offertes.
La transmission de la déclaration sociale nominative (DSN) demeure néanmoins indispensable au plus tard à l'échéance, 23:59.
Soit l'employeur règle ses cotisations hors DSN, par virement bancaire : il peut adapter le montant de son virement, ou bien ne pas effectuer de virement.
Soit l'employeur règle ses cotisations via la DSN : il peut moduler son paiement SEPA au sein de cette DSN.
Si l'employeur ne souhaite pas opter pour un report de l'ensemble des cotisations et préfère régler les cotisations salariales, il peut échelonner le règlement des cotisations patronales, comme habituellement. Pour cela, il faut se connecter à son espace en ligne sur urssaf.fr et signaler sa situation via la messagerie : « Nouveau message » / « Une formalité déclarative » / « Déclarer une situation exceptionnelle ». Il est également possible de joindre l'Urssaf par téléphone au 3957 (0,12€ / min + prix appel). Un report ou un accord de délai est également possible pour les cotisations de retraite complémentaire. Les employeurs sont invités à se rapprocher de leur institution de retraite complémentaire.
LE FONDS DE SOLIDARITE
En application de la loi d'urgence sanitaire, l'ordonnance n°2020-317 du 25 mars portant création du fonds de solidarité prévoit qu'un décret fixera les conditions d'éligibilité et d'attribution des aides prévues par le fonds de Solidarité, leur montant et les conditions de gestion du fonds. L'ordonnance précise que le fonds est créé pour 3 mois avec une prolongation possible de 3 mois supplémentaires par décret.
L'aide versée par ce fond est défiscalisée.
Selon l'article 1er du décret 2020-371, sont concernées par ces aides, les très Petites Entreprises (TPE), les indépendants, les micro-entrepreneurs et les professions libérales qui répondent aux critères suivants :
1° Elles ont débuté leur activité avant le 1er février 2020 ;
2° Elles n'ont pas déposé de déclaration de cessation de paiement au 1er mars 2020 ;
3° Leur effectif est inférieur ou égal à dix salariés. Ce seuil est calculé selon les modalités prévues par le I de l'article L. 130-1 du code de la sécurité sociale ;
4° Le montant de leur chiffre d'affaires constaté lors du dernier exercice clos est inférieur à un million d'euros. Pour les entreprises n'ayant pas encore clos d'exercice, le chiffre d'affaires mensuel moyen sur la période comprise entre la date de création de l'entreprise et le 29 février 2020 doit être inférieur à 83 333 euros ;
5° Leur bénéfice imposable augmenté le cas échéant des sommes versées au dirigeant, au titre de l'activité exercée, n'excède pas 60 000 euros au titre du dernier exercice clos. Pour les entreprises n'ayant pas encore clos un exercice, le bénéfice imposable augmenté le cas échéant des sommes versées au dirigeant est établi, sous leur responsabilité, à la date du 29 février 2020, sur leur durée d'exploitation et ramené sur douze mois ;
6° Les personnes physiques ou, pour les personnes morales, leur dirigeant majoritaire ne sont pas titulaires, au 1er mars 2020, d'un contrat de travail à temps complet ou d'une pension de vieillesse et n'ont pas bénéficié, au cours de la période comprise entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020, d'indemnités journalières de sécurité sociale d'un montant supérieur à 800 euros ;
7° Elles ne sont pas contrôlées par une société commerciale au sens de l'article L. 233-3 du code de commerce ;
8° Lorsqu'elles contrôlent une ou plusieurs sociétés commerciales au sens de l'article L. 233-3 du code de commerce, la somme des salariés, des chiffres d'affaires et des bénéfices des entités liées respectent les seuils fixés aux 3°, 4° et 5° ;
9° Elles n'étaient pas, au 31 décembre 2019, en difficulté au sens de l'article 2 du règlement (UE) n° 651/2014 de la Commission du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d'aides compatibles avec le marché intérieur en application des articles 107 et 108 du traité.
Les entreprises exerçant des activités dans le domaine de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles ne peuvent céder, en tout ou partie, à des producteurs primaires les aides prévues aux articles 3 et 4.
Dans le présent décret, la notion de chiffre d'affaires s'entend comme le chiffre d'affaires hors taxes ou, lorsque l'entreprise relève de la catégorie des bénéfices non commerciaux, comme les recettes nettes hors taxes. »
Le chiffre d’affaires est calculé en fonction des règles de comptabilité applicable aux entreprises. Pour les entreprises tenant une comptabilité commerciale, il s’agit du chiffre d’affaires facturé et comptabilisé au mois de mars selon le principe des créances acquises et des dépenses engagées. Pour les professionnels assujettis à la fiscalité sur les bénéfices non commerciaux et qui n’ont pas opté pour tenir une comptabilité en fonction des créances acquises et dépenses engagées, il s’agit des recettes encaissées diminuées des débours et des rétrocessions d’honoraires effectués en mars. Pour les micro-entrepreneurs, il s’agit des recettes perçues en mars au titre de leur activité professionnelle.
En outre pour bénéficier de la prime de 1500 €, et pour les mois de mars et d'avril 2020, les entreprises doivent :
• Subir une interdiction d’accueil du public selon l’article 8 du décret du 23 mars 2020 même s’il y a une activité résiduelle telle que la vente à emporter, la livraison et les retraits de commandes, « room service » ;
Ou
• Pour l’aide versée au titre du mois de mars : subir une perte de chiffre d'affaires d’au moins 50 % au mois de mars 2020 par rapport au mois de mars 2019 ;
• Pour l’aide versée au titre du mois d’avril : subir une perte de chiffre d'affaires d’au moins 50 % au mois d’avril 2020 par rapport au mois d’avril 2019 ou au chiffre d’affaires mensuel moyen sur 2019.
Pour mémoire, quant aux entreprises dont la structure a été créée après mars 2019, c’est le chiffre d’affaires mensuel moyen depuis la création qui est pris en compte.
Attention, si l'entreprise est dans l'une de ces situations ci-dessous, au 1er mars 2020, l'aide-plafond de 1500€ n'est pas prévue :
• en cas de cumul d'activité avec un contrat de travail à temps complet (que ce soit un CDD ou un CDI) ;
• en cas de perception d'une pension vieillesse ;
• en cas de cumul de plus de 800 € d'indemnités journalières de sécurité sociale en mars 2020 ;
• en cas de commencement d'activité à partir du 1er février 2020.
La première prime peut permettre de bénéficier d'une aide d'un montant égal à la perte déclarée de chiffre d'affaires en mars 2020, dans la limite de 1500 €. Cette prime aide à supporter la perte d'activité.
Au titre du mois de mars 2020, la référence pour le calcul de la perte de chiffre d’affaires est :
• Entreprises existantes au 1er mars 2019 : le chiffre d'affaires du mois de mars 2019.
• Entreprises créées après le 1er mars 2019 : la comparaison se fera entre le niveau de chiffre d'affaires en mars 2020 et la moyenne mensuelle du chiffre d'affaires sur les mois d'activité depuis la création de l'entreprise.
• Entrepreneur ayant bénéficié d'un congé pour maladie, accident du travail ou maternité en mars 2019 : Chiffre d'affaires mensuel moyen entre le 1er avril 2019 et le 1er mars 2020.
Au titre du mois d'avril 2020 :
Entreprises existantes au 1er mars 2019 : chiffre d'affaires du mois d'avril 2019 ou, au choix de l'entreprise, chiffre d'affaires mensuel moyen de l'année 2019.
Entreprises créées après le 1er mars 2019 : chiffre d'affaires mensuel moyen entre la date de création et le 29 février 2020.
Pour en bénéficier, les professionnels doivent procéder aux étapes suivantes au plus tard le 30 mai 2020 :
• se connecter sur impots.gouv.fr à leur espace « particulier » et non leur espace « professionnel »
• cliquer sur le menu « messagerie sécurisée »
• sélectionner dans l'onglet « Écrire » : « Je demande l'aide aux entreprises fragilisées par l'épidémie de Covid-19 »
• remplir le formulaire et cocher en bas de page que le professionnel certifie sur l'honneur que l'entreprise remplit les conditions pour bénéficier de l'aide.
• un accusé de réception peut être imprimé.
La seconde prime, complémentaire d’un montant compris entre 2 000 et 5 000€ maximum (depuis le 15 avril 2020), versée par la Région, au cas par cas, pour les entreprises les plus en difficulté. Cette prime aide à prévenir la faillite.
Pour la seconde prime, à partir du 15 avril 2020, l'entreprise se rendra sur une plateforme ouverte par la région dans laquelle ils exercent leur activité. Afin que les services de la région puissent examiner la demande, l'entreprise joindra une estimation étayée de son impasse de trésorerie, une description succincte de sa situation démontrant le risque imminent de faillite ainsi que le nom de la banque dont l'entreprise est cliente lui ayant refusé un prêt de trésorerie d'un montant raisonnable, le montant du prêt demandé et son contact dans la banque. L'aide sera versée par la DGFiP.
Pour bénéficier de la prime complémentaire de 2 000 €, selon l'article 4 du même décret, les entreprises devront respecter les conditions cumulatives suivantes :
• avoir bénéficié de l'aide de 1 500 € ;
• employer, au 1er mars 2020, au moins un salarié en contrat à durée indéterminée ou déterminée ;
• présenter un solde négatif entre d'une part, l'actif disponible et, d'autre par, les dettes exigibles dans les 30 jours et le montant des charges fixes, y compris les loyers commerciaux ou professionnels, dues au titre des mois de mars et avril 2020 ;
• la demande d'un prêt de trésorerie d'un montant raisonnable faite depuis le 1er mars 2020 auprès d'une banque dont elles étaient clientes à cette date a été refusée par la banque ou est restée sans réponse passé un délai de dix jours.
Lors de la demande, il faudra prévoir : une attestation sur l’honneur, un descriptif succinct de la situation accompagnée d’un plan de trésorerie à 30 jours, le montant du prêt sollicité, le nom de la banque ayant refusé le prêt et les coordonnées de l’interlocuteur bancaire.
Le montant de l'aide dépend du chiffre d'affaires :
• si le chiffre d'affaires est inférieur à 200 000 € : l'aide maximum est de 2 000€ ;
• si le chiffre d'affaires se situe entre 200 000 € et 600 000 € : l'aide maximum est de 3 500 € ;
• si le chiffre d'affaires est supérieur à 600 000 € : l'aide maximum est de 5 000 €.
REPORT DES LOYERS, FACTURES D'EAU ET D'ENERGIE
Les entreprises faisant face à des difficultés pour payer leurs factures d'eau, de gaz et d'électricité peuvent solliciter une demande de report à l'amiable de leurs échéances auprès de leurs fournisseurs en les contactant par courriel, courrier ou téléphone.
L'ordonnance 2020-316 prévoit les éléments suivants :
• Interdiction d'interruption ou de suspension de la fourniture d'électricité, de gaz et d'eau pour les entreprises concernées jusqu'à la date de cessation de l'état d'urgence sanitaire.
• Possibilité pour ces entreprises de demander l'échelonnement du paiement des factures impayées pendant la période de l'état d'urgence sanitaire avec une répartition de manière égale sur 6 mois à partir du mois suivant la date de la fin de l'état d'urgence sanitaire.
• Interdiction de l'application de pénalités financières, d'intérêts de retard, de dommages-intérêts, d'activation des garanties ou caution en cas de défaut de paiement de loyers ou de charges locatives relatives aux locaux professionnels et commerciaux dont l'échéance de paiement intervient entre le 12 mars 2020 et l'expiration d'un délai de 2 mois après la date de cessation de l'état d'urgence sanitaire.
Ainsi, les retards de paiement pour l'eau et l'énergie pourront être échelonnés sur 6 mois après la fin de l'état d'urgence et les retards dans le paiement de loyers n'entraîneront aucune pénalité jusqu'à 2 mois après la fin de cet état d'urgence. L'ordonnance vise comme susceptibles bénéficiaires de ces reports les seules entreprises répondant aux critères fixés pour le fonds de solidarité. Le décret 2020-378 renvoie aux conditions d'éligibilités prévues par le décret 2020-371 cité précédemment.
Les plus petites entreprises éligibles au fonds de solidarité financé par l'Etat et les Régions pourront bénéficier de droit de report du paiement des loyers, des factures d'eau, d'électricité et de gaz.
• les entreprises qui rencontrent des difficultés pour payer leurs factures d'eau, de gaz et d'électricité peuvent adresser sans tarder par mail ou par téléphone une demande de report à l'amiable à leur fournisseur d'eau, de gaz ou d'électricité.
• pour le loyer des locaux commerciaux : les principales fédérations de bailleurs ont appelé le 20 mars leurs membres bailleurs à suspendre les loyers pour l'échéance d'avril et pour les périodes postérieures d'arrêt d'activité imposées par l'arrêté mais uniquement pour les TPE et PME appartenant à l'un des secteurs dont l'activité est interrompue.
Concrètement, pour les TPE et les PME appartenant à l'un des secteurs dont l'activité est interrompue :
• les loyers et charges seront appelés mensuellement et non plus trimestriellement ;
• le recouvrement des loyers et charges est suspendu à partir du 1er avril 2020, et pour les périodes postérieures d'arrêt d'activité imposées par l'arrêté. Lorsque l'activité reprendra, ces loyers et charges feront l'objet de différés de paiement ou d'étalements sans pénalité ni intérêts de retard et adaptés à la situation des entreprises en question.
Pour les TPE et PME dont l'activité a été interrompue par arrêté, ces mesures seront appliquées de façon automatique et sans considérer leur situation particulière. Concernant les entreprises dont l'activité, sans être interrompue, a été fortement dégradée par la crise, leur situation sera étudiée au cas par cas, avec bienveillance en fonction de leurs réalités économiques.
LES MESURES RELATIVES AUX ECHEANCES D'EMPRUNT
Le Président de la République a annoncé une garantie de l'État sur les prêts bancaires à hauteur de 300 milliards d'euros. Prévue dans la loi de finances rectificative pour 2020, les prêts visés sont ceux consentis aux entreprises non financières du 16 mars 2020 au 31 décembre 2020.
Bpifrance sera chargée du suivi et du règlement des garanties.
Le prêt garanti de l'Etat a officiellement été lancé le mercredi 25 mars 2020. Il concerne toutes les entreprises, quelles que soient leur taille, leur activité (commerçants, artisans, professions libérales, activités agricoles) et leur forme juridique (entreprises individuelles, micro-entrepreneurs, sociétés, associations et fondations ayant une activité économique), à l'exception :
• Des SCI (sociétés civiles immobilières),
• Des établissements de crédit,
• Des sociétés de financement.
Depuis le 25 mars et jusqu'au 31 décembre 2020, Ces entreprises peuvent demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l'État afin de soutenir leur trésorerie. Les prêts devront :
• Représenter au maximum 3 mois de chiffre d'affaires 2019 ou 2 années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019
• Ne prévoir aucun remboursement la première année
• Permettre à l'entreprise d'amortir le prêt sur une durée maximale de 5 ans.
Les banques se sont engagées à donner une réponse rapide à toutes les demandes de prêt des entreprises qui leur seront adressées et à distribuer massivement et à prix coûtant les prêts garantis par l'État.
Toute la procédure d'acceptation et de traitement des dossiers est gérée par Bpifrance. Il existe 2 procédures :
• Pour les entreprises employant moins de 5 000 salariés et dont le chiffre d'affaires est inférieur à 1,5 milliard € : acceptation automatique si l'entreprise respecte les conditions d'éligibilité
• Pour les autres entreprises (grandes entreprises) : une instruction est nécessaire par la Direction générale du Trésor appuyée par Bpifrance.
• Pour les grandes entreprises, la garantie est accordée par arrêté du ministre de l'Économie et des Finances.
Pour les entreprises employant moins de 5000 salariés et réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 1,5 milliard d'euros en France :
• L'entreprise se rapproche d'un partenaire bancaire pour faire une demande de prêt. Il est possible de faire une demande regroupant plusieurs prêts. Le montant cumulé de ces prêts ne doit pas dépasser 25% du chiffre d'affaires ou 2 ans de masse salariale pour les entreprises en création ou innovantes,
• Après examen de la situation de l'entreprise (critères d'éligibilité notamment), la banque donne un pré-accord pour un prêt,
• L'entreprise se connecte sur la plateforme attestation-pge.bpifrance.fr pour obtenir un identifiant unique qu'elle communique à sa banque. L'entreprise fournit à cet effet son SIREN, le montant du prêt et le nom de l'agence bancaire. Pendant le premier mois du dispositif, l'entreprise ne pourra obtenir qu'un seul numéro unique. Elle ne doit donc le demander qu'après avoir obtenu un pré-accord de la banque.
• Sur confirmation du numéro unique par Bpifrance, la banque accorde le prêt.
En cas de difficulté ou de refus, l'entreprise peut contacter Bpifrance à l'adresse suivante :
Pour les entreprises employant au moins 5 000 salariés ou réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard d'euros en France :
• L'entreprise se rapproche de ses partenaires bancaires pour faire une demande de prêt, et obtient leur pré-accord.
• L'entreprise transmet sa demande à l'adresse
• Le dossier est instruit dès réception pour l'Etat par la Direction générale du Trésor appuyée par Bpifrance Financement SA.
• La garantie de l'Etat est accordée par arrêté individuel du ministre de l'Economie et des Finances.
• Les banques peuvent alors octroyer le prêt à l'entreprise.
En outre, toutes les échéances de prêts accordés par Bpifrance sont suspendues à compter du 16 mars.
Extrait bpifrance.fr (6 mesures d'accompagnement)
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• Nous garantissons votre banque à hauteur de 90 % si elle vous fait un prêt de 3 à 7 ans
• Nous garantissons à hauteur de 90 % votre découvert si votre banque le confirme sur 12 à 18 mois
Bpifrance vous apporte des liquidités directement :
• Nous vous proposons un prêt sans garantie sur 3 à 5 ans de 10 000 à 5 millions d'euros pour les PME et plusieurs dizaines de millions d'euros pour les ETI, avec un différé important de remboursement
• Nous mobilisons toutes vos factures et rajoutons un crédit de trésorerie de 30 % du volume mobilisé
• Nous suspendons les paiements des échéances des prêts accordés par Bpifrance à compter du 16 mars
• Nous rappelons que vous pouvez demander le report des échéances fiscales et sociales et des remises d'impôts aux administrations et services concernés
Afin de répondre aux différentes interrogations et demandes des dirigeants d'entreprise en difficulté, un numéro vert est mis en place : 09 69 37 02 40.
MEDIATION DU CREDIT POUR LE REECHELONNEMENT DES CREDITS BANCAIRES
La Médiation du crédit est un dispositif public qui vient en aide à toute entreprise qui rencontre des difficultés avec un ou plusieurs établissements financiers (banques, crédit bailleurs, sociétés d'affacturage, assureurs-crédit, etc.). Elle est présente sur l'ensemble du territoire, grâce à l'action de 105 médiateurs du crédit qui sont les directeurs de la Banque de France en métropole et les directeurs des instituts d'émission en Outre-mer.
Le médiateur du crédit peut être saisi sur le site internet.
Dans les 48h suivant la saisine, le médiateur vous contacte, vérifie la recevabilité de votre demande, et définit un schéma d'action avec vous. Il saisit les banques concernées.
Le médiateur peut réunir les partenaires financiers de votre entreprise pour identifier et résoudre les points de blocage et proposer une solution aux parties prenantes.
LE CHOMAGE PARTIEL
L'entreprise verse une indemnité égale à 70% du salaire brut (environ 84 % du net) à ses salariés. Les salariés au SMIC ou moins sont indemnisés à 100%.
L'entreprise sera intégralement remboursée par l'Etat, pour les salaires jusqu'à 6 927 euros bruts mensuels, c'est-à-dire 4,5 fois le SMIC.
Pour les entreprises devant réduire ou suspendre leur activité, afin de placer leurs salariés en chômage partiel, une demande d'activité partielle peut être déposée en ligne sur le site du Ministère du Travail dédié au chômage partiel.
Par ailleurs, depuis le 16 mars, le ministère du Travail a indiqué que les entreprises avaient désormais 30 jours pour réaliser leur demande de chômage partiel, avec effet rétroactif.
MEDIATEUR DES ENTREPRISES EN CAS DE CONFLIT
La Médiation des entreprises propose un service de médiation gratuit, rapide et réactif : un médiateur prend contact avec le saisissant dans les 7 jours afin de définir avec lui un schéma d'action. Le secret des affaires est préservé, la notoriété des entreprises également.
Tout différend lié à l'exécution d'un contrat de droit privé, y compris tacite, ou d'une commande publique, peut faire l'objet d'une saisine du médiateur (ex : retard de paiement, services ou marchandises non conformes…).
Pour en bénéficier, vous pouvez saisir le médiateur des entreprises en ligne.
Préalablement, vous pouvez poser des questions ou demander des conseils sur la marche à suivre en toute confidentialité, grâce au formulaire de contact.
Toutes les informations sur le site Médiateur des entreprises.
LA COMMISSION DES CHEFS DE SERVICES FINANCIERS
La Commission des chefs de services financiers (CCSF) peut accorder aux entreprises qui rencontrent des difficultés financières des délais de paiement pour s'acquitter de leurs dettes fiscales et sociales en toute confidentialité.
Le débiteur lui-même, qui peut être un commerçant, un artisan, un agriculteur, une personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante ou une personne morale de droit privé (sociétés, associations) peut saisir la CCSF ou encore le mandataire ad hoc.
Les Conditions de recevabilité de la saisine prévoit :
• d'être à jour du dépôt de ses déclarations fiscales et sociales et du prélèvement à la source. Par exception dans le contexte actuel, la demande d'une entreprise qui ne serait pas à jour de ses cotisations salariales pourra être recevable.
• ne pas avoir été condamné pour travail dissimulé.
Les dettes visées sont notamment les impôts, les taxes, les cotisations sociales aux régimes obligatoires de base exigibles – à l'exclusion des parts salariales et du prélèvement à la source sans qu'il ne soit prévu de montant minimum ou maximum.
La saisine s'effectue par courrier au secrétariat permanent de la CCSF du département du siège social ou de l'établissement principal . Le dossier de saisine comporte un imprimé type à remplir et les pièces suivantes à joindre :
• une attestation justifiant de l'état de difficultés financières ;
• attestation sur l'honneur justifiant le paiement des parts salariales des cotisations sociales ;
• les trois derniers bilans ;
• un prévisionnel de chiffre d'affaires Hors Taxe et de trésorerie pour les prochains mois ;
• l'état actuel de trésorerie et le montant du chiffre d'affaires hors taxe depuis le 1er janvier ;
• l'état détaillé des dettes fiscales et sociales.
Un dossier simplifié est prévu pour les TPE (0 à 9 salariés et chiffre d'affaires inférieur à 2 M€).
ACCISES ET AUTRES CREANCES DOUANIERES
Les mesures gouvernementales prises en raison de l’impact de l’épidémie de coronavirus sur l’activité économique ne concernent que la fiscalité directe et les charges sociales.
Les déclarations et acquittement des droits indirects sont inchangés :
• Maintien de la date limite de dépôt des déclarations récapitulatives (DRM) dans le service en ligne CIEL : le calendrier de dépôt des DRM dans CIEL n'est pas modifié.
• Maintien du paiement des droits indirects par les entreprises : le paiement de la fiscalité indirecte est dû aux échéances prévues, sans décalage de celles-ci.
Si vous ne parvenez pas à joindre par courriel vos interlocuteurs habituels des services de viticulture, vous devez adresser vos demandes au pôle d'action économique (PAE) de votre direction qui assure la continuité du service.
En revanche, en cas de difficultés de paiements, les brasseries rencontrant des difficultés de paiement peuvent contacter la recette interrégionale des douanes dont elles dépendent et définir ensemble des modalités de règlement adaptées, au cas par cas.
Le ministère a confirmé que les retards de paiement ne seront pas sanctionnés par des pénalités.
Les compensations et dépôt des demandes de remboursements de droits sont toujours possibles. :
• Produits en stock ayant déjà acquitté les droits, c'est-à-dire produits mis à la consommation dès la production et stockés en « droits acquittés » ou produits repris auprès des clients n’ayant pas honoré leurs factures : il est donc possible de replacer ces produits en « droits suspendus » dans la rubrique « replacement en suspension de produits » de la DRM. Cette opération génère pour vous un crédit utilisable au moment du paiement des droits. En cas de solde créditeur, les entreprises pourront solliciter le remboursement des droits acquittés auprès du bureau de douane ou du pôle d'action économique (PAE) dont elles dépendent, selon le cas.
• Produits récemment fabriqués : ceux-ci demeurent stockés en suspension de droits tant qu'ils ne sont pas livrés au client final. Ils sont mis à la consommation au moment de la livraison effective.
Pour une circulation en droits suspendus, le délai de route correspond habituellement à « la période de temps normale pour effectuer le trajet compte tenu des moyens de transport et de la distance concernée ». Dans les circonstances actuelles, en tant qu’expéditeur, vous pouvez renseigner sur le DAE le délai maximal suivant le moyen de transport utilisé. A l'adresse suivante, les délais de route maximaux suivants fixés par la Commission européenne selon le mode de transport employé.
Pour toute question sur ces sujets, rapprochez-vous selon le cas de votre pôle d'action économique (PAE) ou de votre recette interrégionale des douanes, en privilégiant les correspondances par courriel.
EN CAS DE SURENDETTEMENT
En cette période sanitaire si particulière, un dernier recours existe au profit des particuliers en cas d'incapacité à honorer ses dettes. Alors, il est possible d'engager une procédure de traitement du surendettement. Cette procédure est gratuite et est réservée aux particuliers.
À noter deux points importants:
• La commission ne paie pas les dettes et ne peut pas non plus prêter d'argent.
• Tout dépôt de dossier de surendettement entraîne l'inscription au fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP).
Selon l'article L.330-1 du Code du Commerce, la situation de surendettement se définit comme « l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir ». En outre, «le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale et que la valeur estimée de celle-ci à la date du dépôt du dossier de surendettement soit égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non professionnelles exigibles et à échoir ne peut être tenu comme empêchant que la situation de surendettement soit caractérisée .
Lorsque les ressources ou l'actif réalisable du débiteur le permettent, des mesures de traitement peuvent être prescrites devant la commission de surendettement des particuliers dans les conditions prévues aux articles L. 331-6, L. 331-7, L. 331-7-1 et L. 331-7-2. Il peut s’agir de l’impossibilité de payer ses charges courantes (eau, électricité, loyer…) et/ou de ses mensualités de crédits. »
Pour demander l’ouverture d’une procédure de surendettement, il faut respecter les critères suivants :
• être un particulier
• être de nationalité française ou si vous êtes étranger, être domicilié en France
• avoir des dettes liées à la vie quotidienne échues ou à échoir (dettes bancaires, dettes de dépenses courantes, engagement de caution)
• avoir des dettes contractées auprès de créanciers établis en France
• avoir un endettement d’une telle importance qu’il est manifestement impossible d’y faire face
• être de bonne foi.
Toutes les procédures d'inclusion au service des particuliers (surendettement, droit au compte, droit d'accès au fichier d'incidents, Infobanque) fonctionnent mais elles ont été adaptées pour garantir l'accessibilité des services, dans le strict respect des consignes de confinement :
• L'accueil du public n'est plus assuré aux guichets mais les équipes restent accessibles par téléphone avec un numéro unique (03 20 91 20 20) et un dispositif de rappel.
• Les commissions de surendettement fonctionnent selon le calendrier normal en se réunissant à distance.
• Les autres démarches (droit au compte, droit d'accès au fichier d'incidents...) sont à réaliser en créant ou en accédant à son espace personnel sur le site de la Banque de France. Celles et ceux n'ayant pas accès au numérique peuvent utiliser le courriel et le téléphone.
• Une foire aux questions spécifique apporte des réponses concrètes et pratiques aux principales questions des particuliers.
Pour constituer un dossier de surendettement, il convient :
• remplir une déclaration de surendettement par l'intermédiaire du formulaire cerfa n°13594 (voir notice) ;
• joindre les copies des pièces justificatives demandées
• joindre une lettre signée expliquant les raisons dusurendettement et demandant à bénéficier de la procédure de traitement des situations de surendettement. (modèle de lettres sur le site d’inc-conso).
Le dossier est à déposer à la succursale de la Banque de France du département de domiciliation ou bien à cette adresse :
Banque de France Surendettement
TSA 41217
75035 Paris Cedex 01
A réception du dossier, une attestation de dépôt, indiquant la date du dépôt du dossier vous remise ou adressée par courrier simple. La Banque de France propose également de prendre rendez-vous ou de déposer une demande d'informations par internet.
Lors de l'examen du dossier, la commission de surendettement décide dans un premier temps si le dossier est recevable. Les conditions de recevabilité portent sur l'importance du surendettement, le caractère des dettes (certaines dettes comme les dettes non professionnelles étant exclues de la procédure) et la bonne foi du demandeur (ne pas avoir organisé son insolvabilité, exactitude des informations fournies).La commission peut être amenée à contacter le particulier pour de plus amples informations.
Ensuite, si le dossier est recevable, la commission de surendettement adresse une notification de la décision de recevabilité. Cette notification est également adressée aux créanciers, aux établissements gérants des comptes ainsi qu'à la Caisse d'allocation familiale.
Cela implique que
• certaines procédures d'exécution comme les saisies sont automatiquement suspendues dans la limite de 2 ans ;
• En cas d'expulsion imminente du logement, la commission peut demander au juge de suspendre la procédure d'expulsion ;
• les créanciers ou le banquier ne peuvent pas mettre fin ou modifier un contrat (résilier un contrat de location ou l'assurance d'un prêt immobilier par exemple) simplement à cause d'un dossier de surendettement et que celui-ci est recevable ;
• les banques ont interdiction de procéder au remboursement sauvage du découvert, de prélever sur rejet de prélèvement automatique et de supprimer tous les moyens de paiement.
En revanche, le particulier ne doit pas :
• aggraver son endettement (notamment en souscrivant de nouveaux crédits ou en utilisant des cartes de crédit)
• céder ou vendre des éléments du patrimoine
• rembourser vos crédits : immobilier, consommation, découvert ...
• régler vos dettes en retard (arriérés de loyers ou factures impayées déclarés avant la recevabilité de votre dossier).
En outre, le particulier doit :
• continuer à payer le loyer et les factures (impôts, téléphonie, énergie, assurance...) du mois en cours et à venir
• régler les pensions alimentaires, les prestations compensatoires et les amendes
• équilibrer le budget.
Dans le cas d'une décision d'irrecevabilité, la commission de surendettement dresse par courrier recommandé avec accusé de réception les motifs du rejet du dossier. Il est possible de contester cette décision dans les 15 jours après la décision de rejet en adressant une lettre recommandée avec accusé de réception à la Banque de France ou par lettre remise au secrétariat de la commission. Le site Service-Public propose un modèle de lettre pour faire un recours contre le rejet d'un dossier de surendettement (Ne pas oublier de renseigner la référence de votre dossier (numéro à 12 chiffres)).
Après étude du dossier, la commission de surendettement préconise la procédure de traitement du surendettement la plus adaptée à votre situation. Le délai d'instruction et d'orientation du dossier est de 3 mois maximum à compter du dépôt du dossier. Deux cas se présentent :
Si la Commission considère que le remboursement des dettes est possible en partie ou totalité, la commission va établir :
• soit, en présence d'un bien immobilier, une proposition de plan négocié ou plan conventionnel de redressement entre les créanciers et le particulier ;
• soit, en l'absence d'un bien immobilier, des mesures qui s'imposeront aux particuliers et au créancier.
Si la situation ne permet pas un remboursement même partiel ds dettes et qu'aucune mesure du traitement du surendettement n’est envisageable, la commission peut imposer une procédure de rétablissement personnel permettant l’effacement intégral des dettes. Cette procédure peut être prononcée avec liquidation judiciaire (vente des biens) ou sans liquidation judiciaire lorsque la personne endettée ne possède pas de patrimoine.
Calendrier détaillé des nouvelles échéances fiscales des entreprises
source : Ministère de l'action et des Comptes Publics - 17 avril 2020
Ou demander de l'aide? par Région :
Auvergne Rhône Alpe :
https://ara-soutien-tpe.mgcloud.fr/account-management/aidestpe-demandeurs/ux/#/login?redirectTo=https:%2F%2Fara-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fconnecte%2Fdashboard%2Faccueil&jwtKey=jwt-aidestpe-portail-depot-demande-aides&footer=https:%2F%2Fara-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fmentions-legales,Mentions%20l%C3%A9gales,_self;https:%2F%2Fara-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fcontact-page,Nous%20contacter,_self
Bourgogne France-Comté :
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Bretagne :
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Centre Val de Loire :
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Corse :
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Grand Est :
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Haute de France :
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Ile de France :
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Normandie :
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Nouvelle Aquitaine :
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Occitanie :
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Pays de Loire :
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Provence Alpe Côte d'Azur :
https://sud-soutien-tpe.mgcloud.fr/account-management/aidestpe-demandeurs/ux/#/login?redirectTo=https:%2F%2Fsud-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fconnecte%2FF_FSTPE_V2%2Fdepot%2Fsimple&jwtKey=jwt-aidestpe-portail-depot-demande-aides&footer=https:%2F%2Fsud-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fmentions-legales,Mentions%20l%C3%A9gales,_self;https:%2F%2Fsud-soutien-tpe.mgcloud.fr%2Faides%2F%23%2Faidestpe%2Fcontact-page,Nous%20contacter,_self
Réunion :
https://www.regionreunion.com/actualite/toute-l-actualite/article/5-outils-et-50-meur-pour-l-economie-reunionnaise
Prenez soin de vous et de vos proches. Limitez vos déplacements dans la mesure du possible. Enfin, une petite info venu de Chine : depuis la fin du confinement, la consommation d'alcool a repris de plus belle...
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- Détails
- Catégorie : Bières & Brasseries
Edito 2019 : évolution et consolidation de la filière brassicole
A l’aube d’une nouvelle décennie, 2019 conclut la sienne par un beau bilan pour les brasseries françaises par leurs nombres et leurs consolidations, et par de nouvelles évolutions réglementaires et perspectives pour la prochaine décennie. Retour sur les différentes annonces de l’année 2019 dans la filière brassicole.
2020 brasseries en 2020 !?
Alors que le dernier rapport officiel, « European Beer Trend » des Brasseurs Européens « The Brewers of Europe » publie le chiffre de 1600 brasseries en France en 2018 et annonce une augmentation record de 45% en 1 an (2018/2019) en France (de 1100 à 1600), l’annuaire de la brasserie Dutin tarde quant à lui à sortir et pense même à être publier en 2 volumes, en effet le nombre de Brasseries seraient plus proche des 2000 quand il en recensait 1600 en 2017. Autre point de divergence, la consommation de bière a augmenté de 4,5% en France en 2018, ce qui n’apparait pas dans le rapport qui maintient une consommation de 33 litres par habitant et par an. Mais promis en 2020, on va éclaircir ce sujet.
Les situations et les marchés sont différents, et il est difficile de comparer la situation de la France où les brasseries sont en majorité en phases de lancements et de croissances aux 1539 Brasseries en Allemagne où la consommation est de 102 litres / an par habitant et 2030 brasseries au Royaume-Unis et sa consommation de 73 l/a/h, ces deux marchés étant dans leurs phases de maturité même si de nouvelles microbrasseries se créent également dans ces pays. Tout est possible et impossible n’est pas français !
Même si la rentabilité prend du temps et que beaucoup de petits brasseurs peinent au début à se rémunérer, cette décennie a connue également des montées en puissances et des succès stories en France, 2019 a donc amenée à l’association d’une brasserie artisanale a l’une des grandes major de l’industrie…
Artisanales ou Industrielles, la distribution joue le jeu du phénomène bière en France, outre la création de centaines de caves, la bière et devenu un véritable produit d’appel dans les supermarchés et les magasins, souvent mis en valeur comme produit régional. En parallèle les brasseurs installés se diversifient en développant leurs propres offres et l’on voit apparaître de plus en plus de whisky, gin et même pastis produits par des brasseries.
Il y a quelques jours, Emmanuel Gillard du Projet Amertume publiait dans son édition 2020 de « La Bière en France » des statistiques très intéressantes comme sur le développement des fermes brasseries et des brasseries produisant leurs propres ingrédients (orges et houblons) voir disposant d’une malterie. Mais également l’explosion du nombre de brasseries bio en 5 ans, passant de 70 à 308. Lien : projet.amertume.free.fr
Législation :
Baisse des Droits d’Accises pour les Brasseries Artisanales :
Le 27 août le ministère de l'Action et des Comptes publics a annoncé que les petites brasseries françaises bénéficieront désormais du taux réduit d'accise sur l'alcool, de 3,75 €/degré/hl au lieu de 7,49 €/degré/hl, dès lors que leur production annuelle cumulée ne dépasse pas 200000 hectolitres.
Nous avons mis à jour à cet effet notre article sur les Droits d’Accises portant sur la bière btobeer.com/themes-conseils-techniques-bieres-brasseries/zythologie/les-droits-d-accises-portant-sur-la-biere-au-1er-janvier-2019
Dispense de licences pour les brasseurs producteurs :
Le SNBI a eu la confirmation du ministère de l’Intérieur que les brasseurs producteurs sont dispensés de licences pour la vente des bières fabriquées sur place, au même titre que les vignerons. Cette interprétation du ministère de l'Intérieur devrait être actée prochainement.
Amendement sur la transparence de l'origine des bières
L’assemblée nationale a adoptée le 28 novembre 2019 un amendement sur la transparence des origines géographiques de la bière afin de contrer les bières aux dénominations géographiques trompeuses « cas rencontrés : La Cagole (bière de Marseille – produite en République Tchèque), La Bête des Vosges (produite en Alsace), L’Arrageoise (bière d’Arras, produite en Belgique), L’Alsacienne sans culotte (produite en Belgique), Pelforth (avec des noms de villes sur l’étiquette, mais produite dans le nord) » . Cet amendement sera soumis très prochainement au Sénat pour son adoption définitive.
« Art. L. 412-10. – Le nom et l’adresse du producteur de bière sont indiqués en évidence sur l’étiquetage de manière à ne pas induire en erreur le consommateur quant à l’origine de la bière, d’une manière quelconque, y compris en raison de la présentation générale de l’étiquette. Les mentions de l’étiquetage, y compris le nom commercial ne sauraient faire apparaitre un lieu différent du lieu de production réel de la bière. » Ref : assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/1786/CION-ECO/CE81
Sur Twitter, Maxime Costilhes, Délégué général de Brasseurs de France, modérait la portée de cette loi : « L’amendement ne changera rien pour la Cagole et l’Arrageoise (si elles sont brassées et conditionnées dans l’Union européenne en dehors de France) puisque cette règle ne s’appliquera qu’à ceux qui brassent en France…”
Néanmoins il semble que la Cagole, par exemple, ne pourra plus s'intituler "la bière de Marseille". A suivre donc…
Engagement de transparence des ingrédients et des calories :
Le 5 septembre, l’organisation réunissant les syndicats de Brasseurs Européens se sont engagés auprès de commission européenne pour la transparence sur les étiquettes des ingrédients et des calories des boissons alcoolisées. On espère qu’un jour cela concernera aussi les variétés de Houblons, de Malts et de levures utilisés. Ref : beerwisdom.eu/mou
La « charte Verre : 100% solutions » : collectes, tris, recyclages
La Fédération Nationale des Boissons et ses adhérents en présence de Brune Poirson, Secrétaire d’état auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire ont signés le 25 octobre une charte pour tendre vers 100% d’emballages en verre collectés pour recyclage d’ici 2029, Alors que actuellement seul 60% des Français déclare trier le verre. L’objectif est de développer la collecte et la consigne dans les 250 000 CHR (café, hôtel, restaurant), ainsi que de leur offre de service de reprise des emballages en verre afin de développer le recyclage.
Ref : fnb-info.fr/actualites/rse/la-charte-verre-100-solutions-signee-par-la-fnb
ReconNaissance de la Brasserie
Entre les brasseurs qui sont rentrés au Collège Culinaire De France en 2019 et la possibilité de devenir compagnon brasseur depuis fin 2018, la brasserie est en train de retrouver ses titres de noblesses et sa place dans les corps de métiers. Les organismes professionnels songent d’ailleurs à un futur Titre de Maitre Brasseurs, et en attendant le SNBI a proposé fin novembre de construire avec toute la filière un code des usages de la bière française. (ref : https://twitter.com/SNBI_fr/status/1200321061830766592)
Début Novembre, le président de la Région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand a annoncé son projet de Cité de la bière dans sa région, à l’instar de la Cité du Vin à Bordeaux, ainsi que son soutien à la reconnaissance de la culture de la bière française par l’UNESCO !
Filière
Interprofession
Portée par le développement des Brasseries, cette décennie connait une reconstitution de la filière nationale et des filières locales, avec la création de houblonnières et malteries en dans toutes les régions.
Cet été les premières Assises du Houblon français à l’initiative de l’AGPH, l’Association générale des producteurs de houblon de France, a jeté les bases d’un nouvel écosystème pour la Filière Houblon française. Une nouvelle marque collective, France Houblon, voit ainsi le jour pour être le porte flambeau de ce nouvel écosystème interprofessionnel, ainsi que 3 organisations : Inter-Houblon, l’AFNH (Association Française du Négoce du Houblon) et l’ITH (institut technique du Houblon). Ref : btobeer.com/actualites/produits-industries/assises-du-houblon-2019-un-nouvel-ecosysteme-pour-la-filiere-francaise
Selon le dernier bilan de campagne houblon de Hop France, l’année 2019 a d’ailleurs été une meilleure année pour les houblons alsaciens qui bénéficient d’un taux d’alphas supérieures à l’année dernière et une production dans la moyenne. Ref : comptoir-houblon.fr/blog/bilan-de-la-campagne-houblon-2019-n152
« Brassinov » Un prix pour l’innovation Industrielle en Brasserie
Le prochain Salon du Brasseur connaitra ses premiers trophées de l’innovation Industrielle, le concours Brassinov organisé par le Musée Français de la Brasserie de St Nicolas de Port.
BtoBeer est d’ailleurs à l’origine du projet et en est particulièrement fier, respectant ainsi sa devise d’être « au service de la filière brassicole ! »
Ces dernières années ont été particulièrement intenses, et nous restons plus que jamais éblouis et enthousiasmé par notre filière. Histoires de personnes, de passions, de créativité, la bière est motrice et motivatrice pour l’artisanat local. On ne peut donc que vous souhaiter, à vous brasseurs, une prochaine décennie encore plus détonante, et un 2020 de milles bières !
Bonus :
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- Catégorie : Bières & Brasseries
On les aperçoit très souvent sur les vielles cartes postales et illustrations, les chevaux ont longtemps été utilisés dans les brasseries pour transporter les matières premières et livrer leurs productions. Si on peut découvrir en Europe encore quelques rares exemples de ces chevaux et de leurs harnachements notamment en Allemagne durant l’Oktoberfest, en France, Yvette le dernier cheval de brasserie français a servie jusqu’en 1973.
Chevaux de Traits
La domestication du cheval remonterait à 8000 ans avant notre, les preuves archéologiques de son utilisation à des fins motrices par la culture Botaï dans les steppes au nord du Kazakhstan datent de -3500. Le cheval a longtemps été utilisé intensivement par l’homme pour le transport et les travaux agricoles et la révolution Industrielle du 19ème siècle à démultiplié son utilisation. En fait la plupart des races n’existaient pas avant le 18ème siècle, descendants des chevaux servant aux travaux des fermes, ces chevaux de travail sont plus trapus plus calmes mais moins rapides que les chevaux d’équitation, ils mesurent entre 160 et 180 cm et pèsent entre 500kg et une tonne. Utilisés pour le transport, les travaux industriels et agricoles, les chevaux de labour étaient utilisées notamment dans les houblonnières jusque dans les années 60, l’introduction des tracteurs conduisit d’ailleurs à l’écartement des lignes afin de faciliter leurs passages.
En France, il existe 9 races de chevaux de traits : Ardennais, Auxois, Boulonnais, Breton, Comtois, du Nord, Normand, Percheron, Poitevin. En Belgique, des chevaux de la race nationale, le Brabaçon, sont d’ailleurs encore utilisés par la Brasserie Suisse Feldschlösschen qui doit bien être la dernière en Europe de l’ouest à effectuer ses livraisons avec un attelage de six chevaux. Cette brasserie était par ailleurs très connue des brasseurs français autrefois, les levures de fermentation basse à une époque y étant toutes originaires. Aux Etats-Unis, la race des Clydesdales de Budweiser, originaire d’Ecosse, est devenue l’un des symboles de la marque au XXème siècle qui apparaissait notamment durant les Super Bowls.
Chevaux de Brasserie
Les fêtes de l’oktoberfest en Allemagne sont l’occasion de mettre en valeur les attelages de brasseries décorées majestueusement et souvent floquer de publicités pour parader dans la ville et réaprivionner les chapiteaux des festivités en fûts de bières ou en tout cas simuler la livraison des fûts de bois.
Le harnachement des chevaux est particulièrement travaillé et l’équipement complet comprend de nombreux accessoires :
En effet, en Allemagne comme en France, les chevaux étaient utilisés uniquement pour le transport de matières premières et de la livraison aux commerces et aux cafetiers. Notre article sur l’histoire des Brasseries à Marseille faisait référence à se souvenir « de convois de 36 chevaux » parcourant la ville.
Les chevaux de brasseries avaient la réputation d’être en bonne santé surtout ceux travaillant pour une brasserie-malterie, plus répandu autrefois, qui nourrissaient les chevaux en orges. En effet les chevaux bénéficiaient des « orgettes » les petits grains d’orges plus riche en matières grasses et en protéines mais ayant moins d’amidon que les plus gros recherché par les brasseurs (par ailleurs les drèches constituent également une excellente alimentation pour les chevaux). Pierre Millet raconte l’anecdote d’un Directeur de l’école de brasserie de Nancy dans les années 60, Monsieur Urion qui expliquait que les chevaux de traits « compte tenu de la richesse protéique et lipidique de son alimentation présentaient des croupes rebondies explicant ainsi l’expression daté de cette époque, elle a le cul comme une jument de brasseur ! ».
Yvette le dernier cheval de brasserie français
Le dernier cheval de brasserie français s’appelait Yvette, c’était une jument, dans la tradition des chevaux de trait et était un des fidèles serviteurs de l’ancienne brasserie de l’Espérance sise à Schiltigheim qui fut une des brasseries participante à la formation en 1971 du groupe alsacien l’ALBRA (Alsacienne de Brasserie) avant que ce dernier soit repris en 1972 par le brasseur Hollandais Heineken. C’est juste après les quelques mois qui suivirent la reprise de la brasserie de l’Espérance par le brasseur Hollandais, en janvier ou en février 1973 que mourut Yvette.
Cette Jument était choyée par tous le personnel de la brasserie , et au plus haut niveau par le directeur Technique de la Brasserie , à l’époque monsieur Hauer qui se chargeait personnellement de veiller à ce que son entretien soit correctement réalisé, c’est lui qui le matin avant de faire sa ronde de contrôle technique dans l’usine, lui apportait un seau d’eau fraîche et quelques friandise, laissant ensuite le soin au palefrenier a son service de la préparer pour sa tournée de livraison dans le secteur autour de la brasserie.
Son habitat à la brasserie était situé de l’autre côté de la route, en face de l’entrée principale ou l’entreprise disposait d’une aire réservée aux camions en attente de chargement et d’un parking pour le personnel. C’est dans ce secteur l’on pouvait découvrir son écurie aménagée dans un petit local discret. Sa charrette, préparée pour sa tournée était chargée en fûts, en caisses de bouteilles de bière, en tubes de gaz carboniques, sans oublier la caisse de bière qui représentait la dotation en boisson du cocher jugée nécessaire à sa consommation journalière et définie par la convention collective des brasseurs d’Alsace concernant le personnel de brasserie. En fait ce dernier n’en avait nul besoins sollicité à chaque arrêt de l’attelage par une invitation à boire du cafetier livré. Et de café en restaurant, la libation proposée aux dires des mauvaises langues faisait que le cocher devenait dépendant de son cheval qui connaissait les prochains lieux à livrer, et s’y arrêtait sans qu’on le lui ordonne, son pas pesant auxquels les fers des sabots communiquait une sonorité caractéristique alertait le tenancier qui aidait à la livraison ménageant ainsi le maître de l’attelage. Yvette parait-il, savait rentrer seule a la brasserie, son cocher - livreur assoupi, savait pourtant se réveiller a temps pour dételer l’animal et lui prodiguer les premiers soins après avoir fait décharger là où il le fallait les vidanges en retour de clientèle ( En 1973, l’emballage perdu qui s’installa en France au début des années 70, n’avait pas gagné l’Alsace, et c’est surtout l’emballage consigné qui régnait en maître accompagne du triage fastidieux des emballages vides en retours ).
Dans le secteur autours de la brasserie le couple formé par Yvette et son cocher était célèbre, il participait au folklore du quartier et à la joie des enfants sur son passage. La tristesse fut longue à se dissiper dans les semaines qui suivirent ce jour de Janvier ou février 1973, quand Yvette mourut de vieillesse, elle avait abandonné sa mission quelques temps seulement avant sa mort. Quand l’équarisseur vint enlever le cadavre de l’animal, Monsieur Hauer était présent et quand le véhicule qui emmenait la dépouille d’Yvette démarra pour quitter l’enceinte de la brasserie ou s’étaient réunis quelques ouvriers. Il ôta son chapeau pour saluer et rendre un hommage, une dernière fois au vieux serviteur.
Concurrencés progressivement par d’autres moyens motorisés, la fin de l’utilisation du cheval dans l’industrie intervient dans les années 70. Pour sauver les races nationales à l’époque, on a promu sa consommation en boucherie.
Les chevaux sont restés utilisés dans des activités comme le débardage –le transport de bois en Forêt-, mais l’on assiste à un mouvement de réintroduction depuis une dizaine d’années qui met en avant l’intérêt environnemental et l’aspect durable. Dans les travaux agricoles comme en viticulture notamment pour les travaux des sols souffrant du phénomène de tassement induit par le passage des machines, entraînant un taux d’activité biologique des sols supérieur de 40%. Mais aussi en pour le maraichage et l’entretien d’espace vert ainsi que pour les loisirs ou le halage des bateaux.
Un néohoublonnier utilise déjà un cheval en France, et de plus en plus de brasseurs cultivent leurs houblons et leurs orges et ont une distribution très locale. Qui sait si dans certaines régions le cheval ne pourrait-il pas retrouver sa place chez un brasseur ?!…
Vincent Ferrari & Pierre Millet
Sources / Refs :
https://www.feldschloesschen.ch/l-univers-feldschlosschen/chevaux-de-brasserie
http://yserhouck.free.fr/Textes/houblon2.htm
Bonus :
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- Catégorie : Bières & Brasseries
Quatrième édition de ce Best Of des Etiquettes de Bières françaises (et quelques belges aussi!), nous vous présentons ici les bières qui nous ont marquées lors de nos visites dans les brasseries, les caves, les salons et parfois les réseaux sociaux! Par leurs créativités, leurs techniques ou les talents employés, ces étiquettes sont le reflet de la Brasserie mais aussi d'une génération qui s'approprie et remix les codes et les styles. Pour cette édition, nous avons classé les étiquettes selon les tendances de styles de designs graphiques, en les regroupant parfois dans de grandes familles.
Comme chaque année, nous précisons que ce choix ne peut être que non-exhaustif, compte tenu du nombre de brasseries et de bières, même si BtoBeer et ses partenaires parcourent énormément la France (le choix a été effectué sur une base de plus de 900 bières). Enfin "l'habit ne fait pas le moine" et la sélection n'a pas de liens avec les qualités organoleptiques des bières, bien que très souvent...
Abstrait / Géométrique
Placements précis ou aléatoires d'éléments et de formes angulaires ou organiques
Minimaliste / Flat
Simple, bidimensionnel et aplat de couleurs
Fun / Ludique / Grunge
Une grande famille sur les étiquettes inspirées des années 90 comprenant des taches sales, cassures, déchirures er froissures, parfois dessinées à la main, pouvant être amusantes.
Typographique
Jeux typographiques, compositions utilisant les types de caractères, calligraphies et lettrages.
Vintage / Retro
Inspirées d'anciens styles, de marques et de publicités
Illustration
Cette catégorie regroupe les étiquettes basées sur des dessins et des œuvres graphiques
Conceptuel
Des étiquettes aux différents styles avec des concepts originaux
Decoupes / Textures / Matières - Miscellaneous
Des découpes originales aux effets phosphorescents en passant par les textures, les matières, les dorures et les vernis sélectifs
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et/ou à nous envoyer vos plus belles étiquettes.
Best Of 2016 - Best Of 2017 - Best Of 2018 - Best Of 2020 - Best Of 2021 - Best Of 2022
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- Catégorie : Produits & Industries
L'Automne est une période traditionnelles de salons professionnels dans les boissons : entre les salons nationaux comme le SITEVI s'alternant avec le Vinitech-Sifel, ou plus régionaux comme le Vitefff ou le Viti-Vini, et les salons internationaux comme le SIMEI de Milan, et le Brau Beviale ou le Drinktec d'Allemagne. Ces salons sont l'occasion de rencontrer les équipes de nos partenaires et de découvrir leurs nouveautés et innovations en "exclusivité"!
Matières Premières
Un nouvel Houblons
Le nouvel houblon Elixir, aux flaveurs florales, tropicales et d'agrume est enfin annoncé, mais c'est le houblon Triskel qui était à l'honneur sur le stand d'Hop France lors du Triskel Day ou ce houblon était mi en valeur dans 4 bières aux techniques différentes : Whirlpool, huile et Dry Hopping réalisées par l'IFBM.
La famille des Malts s'aggrandit
Boortmalt, la maison mère de Les Maltiers, a acquis au mois de novembre l'activité malt de Cargill, 16 malteries situées dans 9 pays, devenant ainsi le numéro un mondial grâce à une production de 3 millions de tonnes. Le stand au Brau Beviale illustrait donc cette grande famille donnant aux Brasseurs la possibilité de se procurer plus facilement des malts spéciaux, le nouveau malt Jehanne d'Arc produit dans la région d'Orléans a pu ainsi être révéler au monde entier. L'occasion pour Boortmalt de faire gagner chaque jour du salon une tonne de Malt à un brasseur dont à un français semble-t-il... ;) !
Deux nouvelles Levures & Bactéries
Lallemand Brewing a lancé deux nouveautés au Braubeviale : la levure Kveik Voss pour bière de type ale norvégienne et la Bactérie Helveticus pour bière Sour, de nombreuses dégustations ont permis de découvrir ces types de bières et bien d'autres.
Technologies & Process
bioMérieux poursuit ses lancements d'innovations dans le domaine des kits d'analyses bactériologiques, avec le NOUVEAU PCR brewPro temps réel jusqu'à 96 tests simultanés avec 2 kits dédiés aux levures et bactéries, résultats en moins de 3h!
Flottweg présentait son nouveau Tricanter, un séparateur de Houblons après Dry Hopping plutôt destiné aux brasseurs Nord-Américains utilisant le houblon en masse. La société a également obtenue un German Design Awards pour la nouvelle interface de ces centrifugeuses bières.
Actemium élargit son offre par l'acquisition de la société Autec afin de développer une solution de Supervision & Gestion de Production par batch pour les grandes brasseries. Les petites brasseries n'étaient pas oubliées avec des évolutions sur les carbonateurs.
GAI France présentait les dernières évolutions de ses machines d'embouteillage et a obtenu un trophée de l'innovation lors du sitevi pour son encanneuse MLE.
EscapeBrau : Le Premier Escape Game BtoBeer au Brau Beviale! 8 indices étaient disséminer sur les stands de nos partenaires. L'objectif : trouver un style de bière et gagner du houblon, du malt et de levures!
Conditionnement
Verallia : le nouveau Virtual Glass
Verallia lance une nouvelle version de Virtual Glass, l'application de conception de bouteille en réalité augmentée, sur un site dédié à ses clients : myverallia.com Présentée au Sitevi, cette application vous permet de tester des bouteilles et des étiquettes qui peuvent être inséré en réalité virtuel dans un endroit comme chez un caviste par exemple, et ainsi vous rendre compte du rendu et de la perception de votre bouteille. A utiliser en urgence!
Autajon : l'Art de l'étiquetage et du recyclage
Les équipes Autajon étaient présentes au Viteff à Epernay ainsi qu'au Sitevi de Montpellier pour expliquer leur dernières techniques impression...antes!
Tout d’abord au niveau des techniques, les étiquettes permettent des jeux avec les matières : bi-matières, Dorures à chaud microstructurées, Or coulés, collerettes rubans, médaillons à dorures galbées, vernis sérigraphique effet verre brisé, 3D, et numérique aléatoire appliqué aux impressions et découpes, Autajon révolutionne également son domaine avec ses Etiquettes zéro déchet ! Des papiers recyclés, aux encres et aux dorures recyclés ainsi que la mise en place du recyclage des Glassines. Les étiquettes de bières n'étaient pas oubliées et l'on pouvait apercevoir quelques réalisations disséminées sur leurs stands.
Spécialiste des emballages en carton ondulé pour les liquides, Smurfit Kappa a récemment acquis une nouvelle usine en Bretagne de carton plat (compact) et a mis en place de nouvelles technologies comme l'impression numérique sur carton unique en France, et la flexo haute impression avec Vernis sélectif et soft touch, du pelliculage et de l'embossage, afin de développer son offre d'emballage notamment premium. A savoir, Smurfit Kappa propose également des solutions de "mise en caisse" machines autos et semi-autos pour les producteurs ayant un certain volume. En parallèle Smurfit Kappa a reçu un oscar de l'emballage pour le coffret de la brasserie du Grillen.
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- Catégorie : Produits & Industries
La seconde journée technique officielle BtoBeer, le L.A.B. 2 spécial houblon, consacrée aux Brasseurs s'est tenue les 17 et 18 septembre 2019 au Lycée Agricole d'Obernai.
Une trentaine de brasseurs venus principalement de la région ont participé à ces ateliers professionnels et à la visite des houblonnières expérimentale du Lycée Agricole et du Comptoir Agricole.
Au programme : 10 conférences, plus 3 invités -Pierre Millet, Christian Artzner de la Brasserie Perle et Eric Trossat de la Brasserie Uberach-, des dégustations du brassin spécial L.A.B.2 réalisé grâce à Hop France et à Lallemand Brewing par la brasserie Une petite Mousse pour les dégustations de Marie Coppet et des bières artisanales apportées par les partenaires BtoBeer de toute la France, enfin la visite de la houblonnière et de la ferme expérimentale d'Obernai.
Cette journée fut l'occasion de d'échanger sur des sujets techniques, de présenter les denières innovations des partenaires, ainsi que de présenter notre nouveau partenaire bioMérieux.
Teaser de la journée :
Quelques Images :
Les Conférences :
Actemium - Guillaume Wurger & Benoit Guitard - Procédés et Solutions de Carbonatation
Flottweg - Benoit Bigot - Centrifugeuses à assiettes : les bières en sortie de garde et les bières dry hoppées
Utilisation du décanteur centrifuge sur le traitement des fonds de cuve des bières dry hoppées
Lallemand - Marie Coppet & Joan Montasell - Il était une fois une levure et un houblon… :
Biotransformation, libération de composés aromatiques du houblon grâce à l’action de la levure, et les levures ayant cette capacité.
Autajon – Michel Vuillier et Miguel Soares - L´étiquette: outil de communication.
Les Maltiers - Yahia Chabanne - Malts et Houblons : complémentarité des flaveurs
bioMérieux - David Smart - présentation des solutions d'analyses microbiologique brewPAL
GAI France - Emmanuel Michaeli - La technologie MLE GAI pour les Brasseurs : de l'embouteillage à l'encannage
Smurfit Kappa - Nicolas Geisler - Savoir Faire et démarche d’analyse des besoins des brasseurs
Comptoir Agricole - Philippe Martin - Houblon : Cycle De Culture & Utilisation En Brasserie
Nous remercions tous les participants et les partenaires, pour votre participation et votre enthousiasme lors de cette belle journée.
Prochain Rendez-vous, le 11 octobre 2019 à Carpentras pour le L.A.B. Hours!
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- Catégorie : Produits & Industries
A la veille de la récolte, les premières Assises du Houblon français se sont tenues les 22 et 23 aout dernier à Obernai à l’initiative de l’AGPH, l’Association générale des producteurs de houblon de France, afin de lancer le nouvel écosystème de la Filière Houblon française. Elles ont réuni les différentes associations de planteurs adhérentes de l’AGPH, houblonniers et néo-houblonniers, et les institutions pour 2 jours d’échanges et de formations animées notamment par les formateurs du lycée agricole d’Obernai qui a mis à disposition sa houblonnière.
Les Assises, 2 jours d’échanges sur les pratiques culturales du Houblon et l’avenir de la filière
Avec plusieurs dizaines de projets de houblonnières réparties dans tous l’hexagone, les Assises du Houblon avait pour vocation de réunir les planteurs pour échanger autour des différentes problématiques de la culture du Houblon. Accueillis par les planteurs et formateurs Alsaciens et du Nord au Lycée Agricole d’Obernai, plusieurs ateliers se sont déroulés au sein même de la houblonnière du lycée qui compte plus de 3000 pieds de houblons dans sa partie expérimentale : Recherche Variétale, Maladies et Ravageurs, Mise en place d’une houblonnière, Itinéraire culturale et Récolte étaient les thèmes traités. La conduite d’une houblonnière est loin d’être une plantation facile, tant dans les moyens financiers, techniques et humaines nécessaires, que dans les connaissances pratiques agricoles de la culture au choix du moment de la récolte aux paramètres du séchage.
Des interventions de Houblonniers de toutes les régions ont permis de prendre l’ampleur du phénomène de plantation en France. Fanny Madrid et Lucy Le Bouteiller de Hopen ont pour but de développer la filière en Nouvelle Aquitaine « notre projet est ambitieux, puisque nous voulons à horizon de 10 ans, constituer une filière locale de 30 producteurs sur une centaine d’hectares ». C’est avant tout la recherche de fournisseurs locaux, de circuits cours et de bio, et la volonté de trouvé de nouveaux terroirs et de trouver des cultures de diversifications qui stimulent le monde agricole, comme Houblon de Normandie, animé par la chambre d’agriculture à la demande des brasseurs, qui a pour objectif de créer une filière régionale de production et de valorisation. « Il y a 4 houblons dit « nobles » dans le monde et le Strisselspalt Alsacien est l’un d’entre eux » expliquait Freddy Merckling. La recherche de nouveau terroir verra peut-être en apparaître un de nouveau en France dans les prochaines années ! (et même si la recherche variétal prend de 10 à 15 ans…)
Des retours d’expériences stimulants comme ceux d’Aurélien Morhain, paysan céréalier-brasseur, qui a décidé d’abandonner la brasserie pour relancer la production de houblon en Moselle avec pour objectifs « d’alimenter tous les brasseurs Lorrains sauf 2 » (sic) ! L’avenir semble ainsi se tourner en partie vers la contractualisation avec les brasseurs, alors qu’on estime que seulement 15% de la production française actuelle est consommée en France , afin de donner plus de visibilité aux houblonniers et investir dans la recherche variétale et ainsi faire émerger de nouveaux terroirs.
Nous tenions à souligner que les houblonniers Alsaciens expérimentés, touchés par les problématiques des nouveaux planteurs, ont été exemplaires dans la transmission de leurs savoir-faire, qui reflètent à la fois ce fantastique mouvement de la bière artisanale mais aussi le bel esprit solidaire des agriculteurs français.
Lancement d’un nouvel écosystème de la filière houblon
Ces premières Assises du Houblon avaient donc pour vocation d’organiser la filière nationale. Une nouvelle marque collective, France Houblon, voit le jour pour être le porte flambeau de ce nouvel écosystème interprofessionnel, ainsi que 3 organisations. « L’AGPH accueille toutes les associations régionales désireuses de contribuer à la création de France Houblon. Il y a beaucoup de choses à faire, et chacun doit être prêt à mettre sa pierre à l’édifice. » Antoine Wuchner, AGPH / Comptoir Agricole.
Ces quatre nouvelles entités ont été introduites par Bernard Ingwiller Président de l’AGPH « Qu’ils s’agissent de la qualité, de la génétique, du conseil agronomique, du bio, de la valorisation du houblon français, ce sont les grands enjeux immuables qui nous concernent tous et qui ont fait notre renommée à travers les âges.»
Inter-Houblon, l’interprofession pour le houblon dont le lancement officiel aura lieu lors du prochain Salon de l'agriculture, sera la structure de rencontre et d’échanges des acteurs de la filière : producteurs, négociants et transformateurs. Les enjeux portent tant sur la sensibilisation de la plante auprès des consommateurs, que sur le développement du marché intérieur, les cahiers des charges de production et de conduite culturale, l’approvisionnement conventionnel et bio, la rémunération, la contractualisation et l’interface avec les institutions.
L'AFNH, Association Française du Négoce du Houblon regroupera tous les acteurs qui ont pour vocation de vendre du houblon en France ou à l’étranger. Elle contribuera à la promotion du houblon français et à la construction de cahier des charge de productions en lien avec les attentes des brasseurs, tout en offrant une solution aux producteurs ne pouvant valoriser l’ensemble de leurs productions localement.
L'ITH, l’institut technique du Houblon, reprendra les activités de recherche et d'accompagnement agronomique assurées jusqu'à présent par l’AGPH. L’ITH souhaite mettre en place de essais sur toute la France pour évaluer le potentiel des variétés au regard du contexte pédoclimatique local, un ingénieur de recherche sera recruté à cet effet pour effectuer un suivi technique. Un fond documentaire va également être constitué prochainement et les résultats de recherche seront accessibles depuis un site internet dédié.
Par ailleurs, une nouvelle offre de commercialisation de plants, d’analyse, de certification et de transformation est lancée sous la marque HOTS pour « Houblon Transformation & Services ». Une Pelletisation Bio sera opérationnelle pour la récolte 2020.
Ces premières assises du Houblon sont donc un moment historique pour la filière houblon française qui se voit reconstituer et soutenues par l’ensemble des acteurs économiques, institutionnels et politiques. Un des défis est de répondre à la demande en houblon, conventionnel et bio, des brasseurs français, toujours plus avides de houblons « locaux ». Produire un houblon de qualité reste également un enjeu majeur qui devra permettre au houblon français de repartir ensuite à la conquête du monde!
Inscrivez-vous au prochain LAB spécial houblon les 17 et 18 septembre à Obernai !
Liens :
AGPH France : facebook.com/pg/AGPHFrance
Houblons d'Alsace : comptoir-houblon.fr
Hopen : hopenhoublon.fr
Houblons de Flandres : facebook.com/pg/Houblon-de-Flandre-Coophounord-689850971088113
Lorraine Houblon : https://www.facebook.com/HoublonProduction
Houblons de Normandie : facebook.com/Houblons-de-Normandie-459258111474034
Lycée Exploitation Agricole d'Obernai : epl67.fr
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- Catégorie : Bières & Brasseries
Alors que la production de bière au Japon fête son 150ème anniversaire cette année et que son renouveau est très récent, la bière est pourtant la boisson alcoolisée la plus consommée dans le pays et a été totalement adoptée par la société japonaise. Si aucune boisson effervescente n'avait été découverte ni produite au Japon avant l'introduction de la bière, le pays du soleil levant est pourtant un haut lieu de créations de boissons fermentées et de… brassage !
En effet, les étapes de production du saké par exemple, sont proches de celles de la bière et nécessitent de « brasser ». Les maisons de production de Saké se nomment « brasseries » dans les langues occidentales, et ont d'ailleurs pour certaines, étendu leurs activités à la bière. De plus, alors que les 25 dernières années ont vu se constituer des catégories de bières et d'alcools très spécifiques au marché japonais, comme la bière « Happoshu » d'un nouveau genre, dont la fiscalité est relative à la recette et à l'obtention de la licence de production. La nouvelle loi de 2017 devrait voir s'unifier les taxes sur l'alcool, et abaisser les quantités minimums par catégorie d'ici 2026.
Nous avons profité d'un séjour à Tokyo pour explorer les brewpubs et les brasseries, les caves à bières et les magasins, rencontrer des brasseurs, des amateurs, et des distributeurs de matériels qui nous ont éclairés sur la scène japonaise de la bière par le prisme de l'histoire du Japon, et de ses boissons, de son curieux marché et de la consommation locale.
Histoire des Bières Japonaises et Marché
Avec 41,4 litres par habitant en 2016, le Japon est le septième pays consommateur, et le quatrième plus grand marché de bières au monde avec 37,3 milliards de $ de ventes en 2017, et 14,8 milliards de $ de revenus en 2018. Pourtant, la bière et un produit assez récent au Japon, puisque la première brasserie qui y a été créée, la « Spring Valley Buruwari » fondée à Yokohama par William Copland, un américain d'origine norvégienne ayant fait ses études en Allemagne, date de 1869, grâce à l'ouverture du commerce avec les Etats-Unis et l'Allemagne. Il semble néanmoins, que la bière européenne soit connue depuis le 17ème siècle au Japon, puisque des comptoirs hollandais notamment, en importaient et/ou en produisaient, et que des lettrés japonais semblaient s'y intéresser malgré la fermeture relative du pays aux échanges avec les occidentaux imposée par les samurais (Sakoku). A savoir, en 1853 le docteur Komin Kawamoto aurait brassé pour la première fois au Japon lors de ses recherches sur la fermentation. D'ailleurs les Japonais sont de grands amateurs d'aliments fermentés tel la sauce soja, le "shōyu" (醤油), le miso (味噌), le saké (お酒) ou bien le yama-uni que l'on surnomme le foie gras du tofu.
Grâce aux orientations données par la Commission de Développement d'Hokkaido sous l'ère Meiji, la Kaitakushi Brewery (Brasserie Pionnière) à Sapporo -qui deviendra Sapporo (札幌)- ouvre en 1876. Cette première brasserie japonaise fondée par Seibei Nakagawa, le premier Maître Brasseur japonais ayant étudié en Allemagne, produira donc dès cette époque, sa première bière lager. Cette première installation sera suivie par les ouvertures des brasseries Ebisu (エビス) et Kirin (キリン) en 1887, Asahi (朝日) en 1889 et Suntory (サントリー) en 1899. La bière, surtout du type Lager, qui n'avait pas son pareil au Japon, rencontra un succès immédiat, aucun produit effervescent n'étant produit dans l'archipel, contrairement au reste de l'Asie, avec notamment le Chang (ཆང), nectar des dieux tibétains, brassé à partir d'orges mais aussi de millet, d'éleusine, d'avoine, de blé ou de riz.
Après une première partie du XXème siècle qui conduira à une concentration et à un monopole du marché par la Dai-Nippon Beer Company Ltd, l'après seconde guerre mondiale voit se rediviser la situation en l'olligopole « originel » qui perdurera jusqu'à aujourd'hui, soit : quatre grandes brasseries qui se partagent plus de 98,6% du marché en volume en 2018 : Asahi 39%, Kirin 31%, Suntory 16%, et Sapporo 12%. En effet, il faut produire au minimum 2 millions de litres d'alcool par an pour obtenir une licence de production de bière.
Diversification des types de boissons maltées au Japon :
Les taxes sur l'alcool au Japon faisant partie des plus élevées au monde avec 220 yens (¥) / litre (1,82 euro en 2019) pour la bière, la catégorie des « Happoshus » (発泡酒) alcool pétillant, voit le jour dans la loi locale en 1989, afin de permettre aux brasseurs japonais de mieux concurrencer l'arrivée de bières étrangères bon marché. Jetant les bases d'une fiscalité en fonction du pourcentage de malt dans la boisson, les « happoshus » en contiennent ainsi moins de 67%, et son effervescence est le plus souvent du à l'adjonction de gaz carbonique. Les premières « happoshus » à être commercialisées furent la « Suntory Super Hops » en 1994, suivi par la « Sapporo Drafty » qui, avec ses 25% de malt, créa la tendance de ce pourcentage standard pour les « happoshus ». Mais ce sont surtout les nouvelles lois de cette même année 1994, qui en modifiant les conditions de productions pour l'obtention d'une licence, en les abaissant à 60,000 litres pour la bière et 6 000 litres pour les « Happoshus », permettront à de petites brasseries « locales » (ji bīru (地ビール)) de faire leurs apparitions sur le marché.
En 2003, suite à l'abolition des taxes douanières sur la bière par l'OMC l'année précédente, une nouvelle augmentation des taxes sur l'alcool fait émerger les « bières du troisième type », que l'on appelle daisan-no Beer (第三のビー), shin-janru (新ジャンル) (nouveau genre) ou bien happosei(発泡性), contenant moins de 25% de malt, voir aucun, et sont souvent marketées comme étant peu caloriques. Ces boissons au goût de bière existent en fait depuis très longtemps, en 1948 plus exactement, ou la Hoppy (ホッピー), une boisson houblonnée sans alcool fait son apparition et reste encore très consommée, notamment en cocktail avec du Shōchū. Ces lois et catégories vont ainsi façonner le marché jusqu'à aujourd'hui, et sont de plus bien accueillies par la population surtout en période de crise.
Après avoir favorisé le développement des « boissons au goût de bière » grâce à une taxation plus faible, le gouvernement du Japon a revu sa fiscalité sur les alcools en 2017 afin de les rationaliser en fonction de leurs spécificités et d'unifier notamment d'ici 2026 les taxes et les catégories de bières, abaissant les taxes des bières et « Happochus », et augmentant celles des Nouveaux Genres pour arriver à 155 Yens (¥) par litre (1,28 €), et de développer les exportations d'alcool japonais. Par ailleurs, les taxes sur le vin vont par exemple augmenter, quand celles sur le saké vont baisser. Si on peut s'attendre à une baisse des prix, c'est sans compter sur l'augmentation de la TVA de 8 à 10% en octobre 2019. Pour les brasseurs, c'est surtout le regroupement des 3 catégories en une seule, nommée « Boisson Alcoolique Effervescente au goût de bière » qui a un impact sur la production. Depuis le mois d'avril 2018, il est enfin possible d'utiliser des ingrédients additionnels (1/Fruits, 2/coriandre, 3/poivre, cannelle, girofle, sansho et autres épices, 4/camomille, sauge, basilic, citronnelle et autres herbes aromatiques, 5/patate douce, citrouille et autres légumes, 6/sarrasin et sésame, 7/miel, sel et miso, 8/fleurs, thé, chocolat , café, 9/huitres, kombu, wakamé, katsuobushi) tant que ceux-ci ne dépassent pas les 5% du poids du malt contenu dans la bière.
Par exemple, jusqu'alors la dénomination bière ne pouvait contenir que des céréales comme de l'orge, du le blé, du le maïs, du le sorgho, des patates douces, du riz, de l'amidon et bien entendu du sucre, tout ajout d'épices ou de fruits faisait passer la bière dans la catégorie « Happoshu ». Une « Kriek Belge » ou une « Witbier » allemande ne pouvaient ainsi être vendues en tant que « bières » au japon. Mais ces changements éviteront surtout les casse-têtes de changement de recettes ou de licences en fonction de la production, même si la plus grande partie des brasseurs artisanaux Japonais ont commencés avec une licence « Happoshu ». Ces nouvelles directives semblent de plus favoriser les quatre majors qui ont sorti dans la foulée des bières aux fruits et aux épices destinée aux jeunes consommateurs, on pense par exemple au succès local du C.C. Lemon, la troisième boisson gazeuse sans alcool la plus populaire au Japon.
Catégories de bières au Japon
Structure des Taxes/Prix des Bières Japonaises Category - Ingredients |
Conditionement (350 ml/can) 0.35 L |
Prix de Vente TTC* |
Tax par 0,35cl |
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Bière Premium (ex: Sapporo Yebisu) Malts et Houblons |
¥230 ($2.09) ($12.21/6-pack) |
¥77 ($0.70) (33.5% of retail price) |
¥17 ($0.15) |
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Bière Régulière (ex: Asahi Super Dry) malts, houblons, riz, mais |
¥211 ($1.92) ($11.22/6-pack) |
¥77 ($0.70) (36.5%) |
¥15.6 ($0.14) |
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Happoshu (ex: Kirin Tanrei) malt, houblon, orge, mais et sucre |
¥143 ($1.30) ($7.62/6-pack) |
¥47 ($0.43) (32.9%) |
¥10.6 ($0.10) |
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Nouveau Genre (ex: Suntory Kin-mugi) happoshu, spirituex et dioxyde de carbonne |
¥124 ($1.13) ($6.60/6-pack) |
¥28 ($0.25) (22.6%) |
¥9.2 ($0.08)
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Source : USDA Foreign Agricultural Service
L'offre actuelle, Histoires de Brassage et de Fermentation
Ces différentes évolutions législatives ont, comme on peut s'en douter, modifié plusieurs fois le paysage de la brasserie japonaise ces vingt-cinq dernières années. Les lois de 1994 ont vu l'arrivée de nouvelles brasseries venues très souvent du monde du Saké (actuellement 1 brasserie de bières sur 4 produit du saké) qui bénéficiaient de leurs réseaux locaux de distribution. En effet, les processus de fabrication sont proches, et dans les 2 cas, on parle de Brasseries et de Brasseurs (de saké et de bière) et étais traditionnellement réalisés dans les mêmes périodes de l'année, de septembre à mars. Leurs principes sont communs, le deux requièrent de convertir l'amidon en sucres fermentescibles qui seront transformés par les levures en alcool. La différence principale résidant dans le fait que le saké utilise de « multiple fermentations parallèles » faisant que la conversion de l'amidon en sucre puis en alcool se fait en même temps alors que dans la bière, les étapes de maltages (pour obtenir les sucres) puis de brassage (pour les transformer en alcool) sont différenciées.
Brassage du Sake - Source : Ishikawa Brewery
La fabrication du saké
La première étape est le meulage du riz qui affine le grain et lui enlève les vitamines, protéines et graisses non désirées. Plus le grain est fin plus le saké le sera dans ses flaveurs. Le riz est ensuite trempé pour l'humidifier, puis cuit le lendemain matin pendant 50 minutes pour obtenir une surface ferme, tout en gardant un intérieur souple. 20% du riz cuit est consacré à la préparation du Koji, qui contient les enzymes nécessaires à la saccharification. Cette étape est l'un des « spectacles » du brassage de saké, les employés se réunissant autour du brassin de Koji pour l'uniformiser avec soin tout en parlant de l'état du Koji de manières drôles, animées voir poétiques !
Par la suite, le koji, de l'eau, des acides lactiques et bien entendu le restant du riz cuit, sont mélangés dans un grand tonneau en bois pour obtenir le shubo, l'amorce du travail des levures du koji. Ce mélange s'appelle l'amazaké (saké doux). Lorsque les levures on consommé la plus grande partie de glucose de l'amazaké, on le place dans de plus grandes cuves en y rajoutant du koji, du riz et de l'eau, par trois fois (en jour 1, 3 et 4) afin de ne pas affaiblir les levures. C'est ce que l'on appel la fermentation parallèle multiple. Après 21 à 25 jours, lorsque le taux d'alcool a atteint 18 à 21°, le mélange est pressé et filtré et peut enfin être embouteillé.
Processus du Brassage du Saké
Bien entendu, le brassage du saké a inspiré les brasseurs japonais qui utilisent certains ingrédients et connaissances dans leurs bières, comme par exemple l'utilisation de levures de saké et de koji, au point que les bières aux levures de saké bénéficient de leurs propres catégories dans certains grands concours mondiaux et que des boissons hybrides bière-saké ont vu le jour en 2012 ! L'utilisation de riz à Saké ou d'ancienne variété de riz est également tendance et son utilisation est prise beaucoup plus au sérieux, dans un pays ou la grande partie des bières en utilisent pour alléger le corps et le taux d'alcool dans la bière. Retour de flamme grâce à la bière, la notion de « craft/artisanal » a regagné ses lettres de noblesses et l'on s'attend à une prochaine révolution de « Craft Saké ».
Malgré ces traditions et ingrédients locaux, le marché de la bière est toujours dominé par les Lagers qui représentent 93.9% du marché en 2017. Il faut dire aussi qu'il fait très chaud en été au Japon et que les japonais aiment bien boire. D'ailleurs dans le monde du travail, l'apéritif de fin de journée entre collègue (nomikae) est quasi-obligatoire et il est très mal vu de ne pas y aller ou de ne pas boire d'alcool, la première tournée est d'ailleurs généralement faite avec de la bière. Les japonais cherchent donc en priorité des bières de soifs, claires et légères. C'est entre autre pour cela que les Japonais se sont tournés vers les Allemands (et non les Belges) dans les années 90 pour relancer la bière artisanale : à cette époque environ 150 brasseurs germaniques ont débarqués au Japon pour aider à monter ou monter des brasseries, même si beaucoup d'autres brasseurs du monde entier sont venus également participer.
Aujourd'hui le nombre des brasseries et brewpubs avoisineraient les 350 (selon Bet-Tech) au Japon et sont repartis dans tout le pays, beaucoup dans les campagnes compte tenu des prix du loyer dans les grandes villes même si leur part de marché n'excède pas les 2% en 2019 (0,5% en 2007). Avec le renouveau du mouvement craft beer venu des Etats-Unis, la bière artisanale japonaise se situe à la croisée des chemins des bières allemandes, belges, américaines et asiatiques, de quoi faire des créations étonnantes, détonantes, surprenantes ce qui a stimulé le marché. D'ailleurs la vente de bière de type Ale a explosé entre 2013 et 2018 passant de 156.1 à 718.4 millions de $, sachant que les bières importés ne représentent que 4% du marché. Deux tendances opposées se détachent également actuellement, celles des bières sans alcool et celles des bières aux taux élevés (7-8%).
Le marché est très actif et sur les 5 dernières années, on compte 636 lancement de bières même si 46 seraient réellement nouvelles et 79 des éditions spéciales. Il faut dire que les quatre majors profitent du mouvement craft et restent très actifs dans la recherche. Depuis une quarantaine d'année par exemple, elles sont à l'origine de nouvelles variétés de houblons japonais comme le fameux Sorachi Ace, le Sinshu-waze, l'Ibuki ou bien le Murakami 7 qui donnent lieu régulièrement à des brassins spéciaux.
Le Japon est l'un des pays au monde ou tradition et modernité se confrontent et se complètent harmonieusement. La bière dans ce pays n'y fait pas défaut et l'on ne peut que vous inviter à découvrir les brasseurs de bières et de saké de ce pays. Sachez également que malgré un recul des importations de bières, celles provenant de France ont augmentés de 10% en 5 ans… et que beaucoup de grands pays producteurs lorgnent sur ce marché. 2020 sera l'année des jeux olympiques de Tokyo, peut être faudrait il y introduire une nouvelle épreuve de brassage !…
Kanpai! 乾杯!
Vincent Ferrari - Juillet 2019
Ref :
Japan Beer Times : http://japanbeertimes.com/
Bet : https://bet-tech.co.jp/ - Pour contacter Sébastian Hohentanner :
http://www.usdajapan.org/wpusda/wp-content/uploads/2018/09/89852e59aaf6cee9d901f546e759b2bc.pdf
https://www.euromonitor.com/beer-in-japan/report
https://www.worldbeercup.org/participate/beer-styles/
https://www.comptoir-houblon.fr/blog/comptoir-agricole-a-tokyo-japon-n148
Bonus :
- Détails
- Catégorie : Produits & Industries
Les levures haut de gamme Lallemand Brewing vont connaître une refonte packaging et un rebranding en 2019, avec de nouveaux emballages et la mise en avant de la nouvelle marque LalBrew®.
Ce rafraichissement vise à refléter l'engagement renouvelé envers la communauté brassicole et l’investissement croissant que Lallemand a placé dans son équipe d’experts de plus en plus nombreux, garants des engagements d’assistance technique et d’expertise inégalées.
La nouvelle marque LalBrew® sera ainsi appliquée à toutes les levures Premium. Cette marque, déjà présente sur l'emballage de la levure LalBrew® New England, représente à la fois la qualité irréprochable des levures Lallemand et le service technique associé à chaque paquet de ses levures Premium.
La nouvelle identité, visible sur les emballages de 500 g et de 11 g, arrivera progressivement sur le marché en 2019. L’introduction des nouveaux packagings ne se produira pas simultanément pour toutes les souches de levure Lallemand, pendant quelques mois les anciens et les nouveaux paquets seront disponibles sur le marché. Soyez assuré que la qualité exceptionnelle que vous attendez de toutes les levures Lallemand sera la même quel que soit l'aspect extérieur. Cela ne signifiera en aucun cas une différence concernant la levure présente dans l'emballage.
De plus, Lallemand modifiera certaines ses appellations de nos souches pour mieux refléter les caractéristiques du produit en question, et offrir ainsi plus de commodités au marché:
• Notre souche Munich deviendra LalBrew® Wit - afin de refléter correctement les attributs que cette souche particulière peut apporter au style Witbier.
• Notre souche London ESB deviendra LalBrew® London - cette souche de levure a en effet beaucoup plus à offrir qu’uniquement le style ESB, en particulier pour les brasseurs créatifs.
N'hésitez pas à contacter Marie Coppet via le formulaire, son courriel
A découvrir prochainement dans le catalogue Levure Lallemand sur BtoBeer.